Livre Chasseur, cueilleur, parent - mieux vivre sa parentalité
Inspirations

Livre « Chasseur, cueilleur, parent » : résumé et avis

Je vous propose un résumé du livre « Chasseur, cueilleur, parent » de Michaeleen DOUCLEFF. En toute honnêteté, j’ai acheté ce livre pour 2 raisons :

  • La préface était d’Isabelle FILLIOZAT, qui est LA référence, à mon sens, sur la parentalité positive
  • Le dos de la couverture était aussi particulièrement accrocheur « Epuisée, gagnée par la dépression, Michaeleen ne sait plus comment gérer Rosy, sa fille de 3 ans.[…] Elle rencontre des difficultés que tous les parents connaissent. Tous ? Peut-être pas. » Je me suis facilement identifiée à sa situation, étant moi-même maman d’un petit garçon de 4 ans !

Dans ce livre, l’auteure, dépassée par le comportement de sa fille, propose un nouveau regard sur la parentalité en se mettant en immersion au sein de familles Maya, Inuits et Hazda. Elle décide de se remettre en question afin de comprendre pourquoi leurs enfants sont si différents des petits occidentaux. Ces peuples vont proposer un nouvel éclairage sur sa vision de la parentalité qui va profondément changer son quotidien et surtout son rapport avec sa fille.

1 – Une société occidentale basée sur de fausses croyances

Dans cette première partie, l’auteure s’interroge sur la manière dont on éduque les enfants en occident. Après plusieurs témoignages de scientifiques, elle se rend rapidement compte que les études possèdent un biais puisqu’ elles sont issues de l’observation des sociétés occidentales, qui sont les moins représentatives de l’espèce humaine. Cela entraîne beaucoup d’idées fausses sur la façon d’agir avec des concepts éducatifs que l’on transmet de génération en génération sans réelle valeur scientifique.

L’auteure nous explique aussi ses observations et découvertes sur la relation parent-enfant qu’elle qualifie de « bizarre » par rapport à la plupart des autres populations. Voici les 3 principaux éléments « bizarres » sur la parentalité occidentale :

  • « L’APOCALYPSE DES BIDULES » : Une révolution industrielle qui nous invite à consommer et encourage les enfants à jouer plutôt qu’à participer à la vie familiale.
  • « UNE ORGIE D’APPRENTISSAGE » : Une stimulation permanente des enfants, par les parents, semblait être la bonne solution pour être toujours plus performant.
  • « DES COMPLIMENTS, DES COMPLIMENTS ET DES COMPLIMENTS » : On passe nos journées à complimenter, féliciter nos enfants. Hors, il n’y a aucune étude qui prouve que cela favorise la confiance en soi et, bien au contraire, cela peut avoir des conséquences négatives. En effet, cela entraînerait davantage de comportements égocentriques où l’enfant recherche à tout prix à avoir l’attention de ses parents et développe même une certaine compétition dans la fratrie. Un mode de fonctionnement uniquement dans la société occidentale qui amène à réfléchir sur notre façon d’agir.

2 – Des enfants serviables et coopérants chez les Mayas

Ce qui frappe l’auteure dès son arrivée dans la famille MAYA, c’est que les enfants, de tout âge, sont naturellement serviables et prennent plaisir à accomplir des tâches domestiques sans qu’on leur demande. Cela lui semble tellement surnaturel par rapport à ce qu’elle vit au quotidien avec sa fille Rosy.

Parmi ses observations, elle remarque que les enfants font partie prenante de la vie familiale, ils sont inclus dès leur plus jeune âge. Ils ont alors un « rôle » dans la famille. L’enfant est naturellement serviable et empathique mais on a tendance à éloigner les enfants des tâches du quotidien (faire à manger, le linge…) alors qu’ils pourraient aider à leur niveau. Il faut essayer au maximum de déclencher l’action sans la formuler pour ne pas décourager l’enfant même s’il ne réalise pas la tâche à la perfection.

Si un enfant se comporte mal, c’est qu’il a besoin de plus de responsabilités.

Michaeleen DOUCLEFF

Voici les 3 clés pour motiver un enfant à être plus serviable, il faut créer un lien (montrer à l’enfant qu’il fait partie intégrante de l’organisation familiale), l’autonomie (inciter plutôt qu’obliger) et le sentiment de compétences (lui donner des tâches accessibles). Donner l’exemple étant la meilleure des façons de montrer le bon comportement à l’enfant.

Ce que j’ai mis en application avec mon fils :

  • l’inciter à participer à la préparation des repas, en le laissant couper des légumes par exemple.
  • l’orienter vers une tâche accessible dès qu’il le demande. J’avais tendance à lui dire d’aller jouer pendant que je faisais une tâche or cela renforçait la séparation parents et enfants plutôt que de favoriser la collaboration. Il est de plus en plus demandeur pour ‘aider’.

3- Une éducation sans cri ni colère chez les Inuits

Dans cette partie, elle revient sur l’effet et l’impact des cris sur les enfants. Plus on crie sur un enfant, moins il écoute. Cela va même créer un cercle vicieux, les enfants écouteront uniquement si le parent élève la voix. Cela est alors complétement contre-productif.

La règle d’or chez les Inuits est donc de ne jamais crier sur les enfants. Ils considèrent cela comme quelque chose de dégradant et honteux pour eux. De plus, on lui apprend, par l’exemple, à crier pour résoudre des problèmes. Elle donne donc quelques astuces pour cesser d’être en colère, pas seulement la contenir, mais vraiment moins la ressentir.

Si un enfant se comporte mal, c’est qu’il a besoin de plus de calme et de plus de contact

Michaeleen DOUCLEFF

5 outils pour gérer les crises de colères :

  • « CULTIVER SON CALME » : l’objectif est de faire baisser l’énergie dont l’enfant est submergé. S’il nous sent calme, il finira par baisser son énergie.
  • « TOUCHER L’ENFANT ET CHAHUTER ENSEMBLE » : l’enfant a besoin de contact pour pouvoir se canaliser. Un câlin est un merveilleux outil pour faire redescendre la pression.
  • « CULTIVER L’EMERVEILLEMENT » : l’inciter à observer ce qu’il entoure et s’émerveiller sur des choses simples.
  • « EMMENER SON ENFANT A L’EXTERIEUR » : un enfant en colère peut être en manque de dépenses physiques et a donc besoin d’aller à l’extérieur pour retrouver son calme.
  • « IGNORER LA CRISE » : cela peut paraître surprenant mais le fait d’insister sur la crise montre que le comportement permet d’attirer l’attention. En ignorant le comportement, on fait comprendre qu’on ne valide pas cette façon de faire.

Dans nos croyances actuelles, on a l’impression que les enfants font exprès de nous pousser à bout, or il est possible de changer la manière d’interpréter ces actions. Une citation du livre que je trouve très parlante.

Partez du principe que les enfants se comportent mal.

Michaeleen DOUCLEFF

Pour leur apprendre à contrôler leurs émotions et à se comporter convenablement, ils utilisent aussi le jeu ou encore des histoires qui font « peur ». Cela permet de faire passer des messages au niveau de compréhension des enfants.

Ce que j’ai mis en application avec mon fils :

  • des histoires qui font peur ! J’avoue que j’étais très sceptique au départ car mon fils est très vite inquiet mais cela c’est fait avec une étrange facilité. Un soir où il ne voulait pas se mettre en pyjama, je lui ai dit que les PYJAMASQUES (avant de savoir qu’il existait un dessin animé de ce nom…) allaient arriver. Il a eu un regard « inquiet » au départ mais, ensuite, s’est mis rapidement en pyjama. Il m’a dit qu’il savait bien qu’ils n’existaient pas vraiment et que c’était une histoire. Cela ne l’empêche de « jouer » à ça tous les soirs. Depuis, il a inventé le monstre AGLAGLA qui l’oblige à mettre son manteau quand il fait froid. D’autres monstres se créent chaque jour selon la situation pour faciliter les tâches du quotidien...
  • l’ignorer lorsqu’il a un comportement inadéquat, je ne suis pas convaincue des résultats pour le moment. A suivre…

4- Des enfants confiants et autonomes chez les Hadza

Ce peuple apprend aux enfants à être autonomes en leur laissant une grande liberté. Ils leur font confiance dès tout petits. Cela n’empêche pas qu’ils surveillent pour éviter qu’ils ne se blessent bien sûr mais ils le font de manière discrète pour que l’enfant prenne confiance en sa capacité. En comparant la situation avec sa fille, Michaeleen se rend compte qu’elle passe ses journées sur son dos et lui explique en permanence ce qu’elle doit faire ou non.

Décider à la place de quelqu’un d’autre, peu importe son âge, est tout à fait étranger à leurs comportements.

Jean Liedloff au sujet de la tribu vénézuélienne des Yecuana

En assignant des consignes à longueur de journées à nos enfants, on les rend dépendants de nous et on leur montre un comportement autoritaire qu’ils pratiqueront à leur tour. Ses conseils : avant de donner une consigne, s’assurer que celle-ci est nécessaire, sinon le laisser expérimenter par lui-même. Elle préconise également de ne pas donner plus de 3 ordres par heure toujours dans le but de le rendre confiant et autonome.

Enfin, il est important de laisser l’enfant régler des situations avec les enseignants, ses camarades, ses frères et sœurs… Il a la capacité pour répondre avec ses mots directement sans qu’on lui dise ce qu’il doit dire.

Ce que j’ai mis en application avec mon fils :

  • Sur le retour de l’école, il voulait suivre un copain qui courrait sur le trottoir (à noter qu’il y a de nombreux passages piétons à traverser). J’aurais catégoriquement refusé avant la lecture du livre par crainte qu’il traverse la route. Finalement, je lui ai dit « Ok pour courir, par contre, à chaque fois qu’il y a un passage piéton, je veux que tu t’arrêtes et que tu m’attendes ». Je n’étais pas très rassurée au début alors je marchais vite pour être capable d’intervenir s’il traversait la rue pris dans l’élan du jeu. Mais, dès le 1er passage piéton, il s’est retourné et m’a attendu. Son copain avait pourtant traversé sans regarder… Cela lui a permis d’avoir une liberté tout en ne se mettant pas en danger.

A retenir de ce livre

  • L’enfant est un être empathique et qui a toujours la volonté de faire plaisir à ses parents.
  • C’est aussi un être illogique qui se comporte « mal » par définition car il n’a la capacité émotionnelle suffisante pour se raisonner.
  • La place qu’il occupe au sein du foyer est déterminante pour lui donner confiance et renforcer son désir d’appartenance.
  • Inclure dès le plus jeune âge les enfants dans les tâches du quotidien, on sous-estime souvent leurs capacités physiques et on surestime leurs capacités émotionnelles.
  • Tout passe par l’exemple. On le sait tous mais ça fait toujours du bien de le rappeler. Il vaut mieux montrer comment il faut agir plutôt que de faire de longs discours.
  • Ignorer les mauvais comportements et encourager les bons.
  • Il est parfois préférable de se taire pour faire redescendre l’énergie et donc la tension lors d’une crise.
  • Dans la mesure du possible et selon les circonstances, laisser l’enfant décider pour le rendre autonome et acteur de ses choix.

Mon avis

Les points forts :

  • Il y a un résumé à la fin de chaque chapitre et / ou partie qui permet de revenir sur les points clés abordés.
  • Des illustrations simples à comprendre permettent d’aérer la lecture et de retenir la notion abordée
  • Des exemples concrets d’applications avec sa fille qui nous permettent de transposer la situation dans notre quotidien

Les points faibles :

  • Quelques répétitions entre les parties parfois
  • Des concepts qui ne sont pas toujours transposables dans notre société

En bref, je n’ai pas été déçue ! Même si certaines astuces sont un peu difficiles à mettre en place dans notre quotidien, elle amène un nouveau regard sur notre façon de faire avec nos enfants. Une lecture inspirante qui permet de remettre à plat certaines de nos croyances. Un livre déculpabilisant et plein de bons sens.

Mon expérience personnelle suite à ce livre

De plus, en appliquant petit à petit les conseils du livre de Michaeleen, j’ai eu une très belle « surprise ». En effet, depuis l’âge de 3 ans, mon fils avait tendance à nous taper régulièrement (son père ou moi) en cas de frustration ou contrariété. J’ai alors modifié ma réaction.

J’ai abord essayé de l’ignorer mais sans résultat… cela avait tendance à plus l’énerver. Je lui ai proposé un câlin et son changement a été immédiat, il est venu se blottir contre moi. Nous avons ensuite parlé de son geste quand il avait retrouvé son calme. Cela s’est reproduit plusieurs fois sur quelques semaines.

Et cette semaine, alors que nous nous promenions dans la rue et qu’il voulait absolument que je le porte (ce qui était impossible car j’avais sa sœur dans la poussette), la crise de colère a commencé. Je n’ai pas réagi tout de suite et j’ai continué à avancer tranquillement. Il a alors levé sa main vers moi, comme pour me taper, je n’ai rien dit et j’ai seulement montré ma désapprobation dans mon regard. Et là… A mon grand étonnement, il a transformé son geste pour me donner la main et il s’est tout de suite excusé alors qu’il n’avait pas été au bout de son intention.

La leçon que j’ai retenue c’est qu’il ne faut pas toujours attendre un résultat immédiat mais penser à ce qu’il va apprendre sur le long terme.

Vous avez lu ce livre ? Oui, alors partagez vos avis en commentaires. Si non, il est temps de le commander !

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